Chaque année depuis dix ans, le Prix Mentor offre à un ou une photographe lauréate l’opportunité de poursuivre un projet grâce à une dotation financière, à une formation dédiée et à un accompagnement personnalisé assuré par des professionnels du secteur. À l’issue des six sessions organisées tout au long de l’année, le jury s’est réuni afin de désigner le projet lauréat 2025. Cette distinction a été attribuée à Paloma Laudet pour son projet "Ejo" documentant le quotidien de la jeunesse rwandaise née après le génocide de 1994.

© Paloma Laudet / ITEM

Organisé par l’association Freelens, en partenariat avec la Scam et le CFPJ Médias, le Prix Mentor vise à soutenir chaque année la réalisation d’un projet photographique. En 2024, la photographe Emeline Sauser avait été récompensée pour sa série Refuges, finalisée grâce à la dotation de 5 000 €. Son travail a été présenté lors de la cérémonie de remise du prix, qui s’est tenue à Paris le 4 décembre dernier et au cours de laquelle Paloma Laudet a été désignée lauréate 2025.

La photographe Paloma Laudet avait participé à la session du Prix Mentor organisée à Perpignan en septembre dernier, dans le cadre du festival Visa pour l’Image. Si le jury avait attribué son vote à Vincent Énot pour sa série L’Attention du geste, Paloma Laudet avait remporté le vote du public. Les six sessions annuelles permettent de sélectionner douze finalistes, présentés ensuite à un jury final. Celui-ci était composé, en 2025, de Caroline Bénichou (Responsable de la Galerie VU’ & éditrice indépendante L’Axolotl), Olivier Bourgoin (Directeur de l’Agence Révélateur), Olivier Culmann (Photographe & membre de Tendance Floue), Isabelle Chapuis (Photographe & membre de la Commission des images fixes de la Scam), Eric Karsenty (Journaliste & Correspondant de l’Académie des Beaux-Arts), Emmanuelle Hascoet (Commissaire d’exposition & Fondatrice de Fovearts) et Patrick Cockpit (Photographe & Administrateur de l’Association Freelens).

Le jury s’est montré particulièrement sensible à la série Ejo de Paloma Laudet. Son titre, qui signifie à la fois « hier » et « demain » en kinyarwanda, reflète la complexité des enjeux abordés. Trente ans après le génocide, la photographe s’est rendue au Rwanda pour documenter le quotidien d’une jeunesse qui construit son avenir entre mémoire et résilience. Explorant les tensions entre héritage du passé et désir de renouveau, Ejo met en lumière la manière dont les jeunes Rwandais forgent une identité et un futur commun dans un pays encore profondément marqué par l’héritage du génocide.