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Introduction

Jamais une grande institution n’avait, jusqu’alors, consacré une telle rétrospective à l’œuvre de Marie-Laure de Decker, l’une des grandes figures du photojournalisme français. Moins d’un an après son décès, la Maison Européenne de la Photographie lui rend hommage en lui dédiant une première grande exposition, à la hauteur de son parcours exceptionnel. Ce projet ambitieux a pu voir le jour grâce à la volonté et l’engagement de son fils, Pedro Saavedra de Decker, qui, lors du confinement en 2020, a entrepris un travail minutieux de classement et de valorisation des archives de sa mère, réunissant plus de 300 000 photographies (tirages et négatifs…).


En détails

Marie-Laure de Decker, Vietnam, 1971 © Marie-Laure de Decker


Depuis toujours, le photojournalisme est un milieu réservé en majorité aux hommes. Nombreuses sont celles dont le travail est demeuré dans l’ombre. Avec cette rétrospective intitulée « L’image comme engagement », la MEP contribue semble effacer une grande injustice.

D’abord mannequin, Marie-Laure de Decker s’est rapidement tournée vers la photographie. Elle commence par réaliser des portraits d’artistes majeurs tels que Man Ray, Marcel Duchamp ou Roland Topor. Dès les années 1970, elle s’oriente vers le photojournalisme et devient correspondante de guerre au Vietnam, un terrain où les femmes étaient encore peu présentes. Elle y développe une approche singulière, attentive aux récits en marge des combats, donnant une voix aux populations affectées par les conflits.

Tout au long de sa carrière, sur plus de quatre décennies, elle couvre des événements marquants de la seconde moitié du XXe siècle : l’apartheid en Afrique du Sud, la guerre au Tchad ou encore la dictature chilienne… Elle s’intéresse également aux luttes sociales et aux mouvements féministes des années 1970. Dans les années 1980, elle diversifie ses sujets, investissant les domaines de la mode, du cinéma et poursuivant ses portraits de personnalités du monde politique et culturel.

Marie-Laure de Decker s’est éteinte le 15 juillet 2023, des suites d’une longue maladie. L’exposition, dont le commissariat est assuré par Victoria Aresheva permet de mesurer la force et la diversité de son œuvre. Elle invite à redécouvrir une photographe engagée, dont le regard profondément humain continue de résonner avec notre époque. Un catalogue vient d’être publié aux éditions de la Martinière.


Informations pratiques

• L’Exposition

L’image comme engagement
Marie-Laure de Decker

Jusqu’au 28 septembre 2025

MEP

4/7 rue de Fourcy

75004 Paris

• Le catalogue

Marie-Laure de Decker
Textes de : Victoria Aresheva, Damarice Amao et Paul Bernard-Jabel

Éditions de la Martinière

19,5 x 28,5 cm – 256 pages
45 euros


« Le point de départ remonte au confinement. C’est lors de cette période que j’ai commencé à ranger d’abord tous les négatifs, planches contact et tirages [...]. Lors de mes visites à Marie-Laure je me suis rendu compte qu’elle était très seule, aussi j’ai décidé de rester avec elle et au fur et à mesure j’ai commencé à tout archiver et de là est née une évidence que je me refusais à voir jusqu’à présent, qu’il était de mon devoir de fils de montrer au monde la force, la beauté, la puissance, non seulement de son travail mais de sa vie. C’est finalement avec une grande facilité que les gens m’ont reçu petit à petit jusqu’au jour où je suis allé voir Simon Baker en lui exposant ce que je venais de faire et immédiatement il m’a suivi, soulignant à quel point il serait honoré de lancer un projet commun d’exposition et de publication. »

Pedro Saavedra de Decker dans un entretien publié dans 9 Lives magazine.


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Autrices, Auteurs

Ericka Weidmann