Introduction
Pour la troisième année consécutive, la Bourse Ronan Guillou permet au photographe lauréat de développer un projet associant l’Humain et le monde marin dans le cadre d'une résidence à Sète. Le nom de la lauréate vient d'être dévoilé, c'est la photographe française de 40 ans, Juliette-Andrea Elie qui a été choisie par le jury pour son projet « Ce que les nacres tissent ». La photographe entrera en résidence dès le mois de mai, pour une durée de deux mois.
En détails
© Juliette-Andrea Elie, Derrière l’horizon, tout au revers de soi, 2023-2024
Dans ce projet, la lauréate, Juliette-Andréa Elie s’intéresse à la Grande Nacre, coquillage emblématique du bassin Méditerranéen, aujourd’hui presque exclusivement présent dans l’étang de Thau et le golfe du Lion. Ce filtreur, essentiel à la biodiversité marine, est menacé par les activités humaines et un parasite dévastateur. À travers une série de photographies de terrain, elle souhaite explorer la relation active des scientifiques locaux avec cette espèce.
Le projet se nourrit également d’un aspect symbolique : la précieuse soie de mer, Le byssus, issue des filaments de nacres, qui fait l’objet d’un artisanat ancestral. La photographe imagine une trame de fils dorés, broderie ou tissage, qui viendrait recouvrir partiellement ses images. Ces écritures, poétiques et documentaires, ouvrent l’imaginaire collectif en lien avec notre capacité d’adaptation face aux défis environnementaux.
Le projet interroge aussi les enjeux futurs, tels que la recherche de nouveaux refuges, et la création de nouvelles coexistences maritimes.
Dans le cadre de cette bourse, la photographe bénéficie d’une dotation de 4.000€ et d’un hébergement à Sète du 5 mai au 5 juillet 2025 pour réaliser son projet, avec une livraison finale des éléments attendue au plus tard le 1er octobre 2025. Elle réalisera un projet photographique engagé sur des questions de société, culturelles, écologiques et/ou patrimoine mettant en lien l’humain et le monde marin. Le résultat sera partagé lors d’événements en 2025/2026.
Juliette-Andréa Elie est née en 1985, en Auvergne, dans la région des volcans. Elle est diplômée de l’E.S.B.A.N.M à Nantes (DNSEP 2010) et de la Concordia University à Montréal. Ses préoccupations se centrent sur la représentation du paysage à l’heure de l’anthropocène, sur les liens souterrains que chacun entretient avec son environnement direct ou fantasmé, et sur les autres membres du Vivant. La photographie, le dessin, la peinture, la vidéo et la voix sont des outils qu’elle pratique, avec un intérêt marqué pour l’œuvre unique, à rebours de la surabondance d’objets reproductibles.
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Entraide
Vous pouvez consulter le dossier de candidature de la lauréate, Juliette-Andrea Elie en
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« Je suis extrêmement honorée et reconnaissante de recevoir la bourse Ronan Guillou. Cette opportunité me touche profondément, car elle me permet de développer un projet à la croisée de l’art et des sciences, autour de la préservation de la grande nacre, dont le dernier sanctuaire se trouve à l’étang de Thau. Cet écosystème fragile, précieux et engagé mérite d’être vu, compris et célébré. Dans un monde traversé par tant d’incertitudes, mettre en lumière ces formes de résistance silencieuse et ces liens entre humains et milieux marins me semble plus que jamais nécessaire. »
Juliette-Andrea Elie, lauréate Bourse Ronan Guillou 2025
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